QUE SOMMES-NOUS ?

 

Dans un deuxième temps, on peut se demander ce que nous sommes. Avez-vous déjà senti les battements de votre cœur ? Est-ce vous qui en êtes l'auteur ? Comment vivre sans respirer ? Sentez-vous que vous digérez après avoir mangé, que vous absorbez protéines, graisses et sucres et dans quelle partie de votre tube digestif ? Non, bien sûr… notre esprit et notre volonté n'y sont pour rien sinon de moduler les rythmes, les quantités et la qualité des échanges. Notre corps est animé de la même énergie que celle qui anime l'Univers tout entier. Sans elle, sans les forces de cohésion, rien n'existerait. C'est bien cette énergie universelle qui permet la vie, qui fait battre notre cœur, qui nous fait vivre, qui remet l'horloge biologique à zéro. La mort est le moment où l'énergie diminue brutalement, où les éléments qui nous constituent se déconstruisent, c'est le passage du complexe à l'élémentaire avant un nouveau brassage et l'émergence possible de nouveaux systèmes complexes du vivant. Une autre caractéristique du vivant est l'interdépendance des êtres, des systèmes, les boucles d'actions réciproques à effet positif ou négatif. Sans oublier un troisième aspect essentiel, la dynamique du vivant, l'évolution continuelle, tout à l'opposé d’un monde figé et linéaire.  Et maintenant après avoir compris que nous sommes seulement traversés par la vie, nous pouvons comprendre qu'il en est de même pour tout le vivant, animal ou végétal. La vie procède d'elle-même, de l'Univers. Ce que nous pouvons modifier, ce sont les conditions locales dans lesquelles elle se manifeste.

À notre échelle, en tant qu'être vivant, nous sommes constitués de 2 versants : un versant réceptif et un versant agissant. Le premier est nourri par les cinq sens, vue, odorat, toucher, ouïe, goût qui suscitent différentes émotions. Le second est l'expression de nos émotions, de notre volonté, c'est l'action sur le monde. Ces deux versants interagissent entre eux, s'interpénètrent mais ne donnent toute leur potentialité de transformation que s'ils se vivifient, se ressourcent dans le souffle d'énergie à l'origine de la vie. Sans ce troisième mouvement circulaire, nous restons limités à l'expression brutale et vaine de nos émotions et nous agissons aveuglément, égoïstement sans souci du reste du vivant, sans souci de sa complexité, de son devenir futur. Tout comme pour notre corps, nous modifions les rythmes, les qualités et quantités des milieux où le vivant se développe jusqu'à pouvoir tuer non la vie en elle-même qui procède de l'Univers mais les conditions du vivant. Et au lieu de rejoindre l’Univers dans sa globalité, en le découpant en tranches, nous pensons accéder à sa maîtrise alors que nous n'en avons qu'une connaissance parfois pointue mais combien lacunaire et incomplète. Les résultats sont là, nous sommes dans la 6ème extinction des espèces, les changements climatiques commencent à être ressentis à l'échelle planétaire.

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